Les tempêtes décapitent dunes et falaises, les plages disparaissent, le sable gagne sur les terres et les traces de la dérive littorale sont à portée de regard. Le dérèglement climatique, complice de l’érosion des côtes océanes, se nourrit des comportements humains. Et tout va très vite. 

 

En quelques années, le paysage littoral défiguré dessine de nouvelles frontières, métamorphoses d’un affut mutuel entre l’océan et les côtes urbanisées. 

 

L’hédonisme et le déni, encore ici tyrans, conduisent le plaisancier du dimanche à maintenir sa place au soleil. En un paradoxe loufoque, chacun s’accroche à son banc, à son immeuble, à son aire de bitume, aux quelques brins d’herbe plantés trop tard, encore persuadé que de son topos il gèrera le monde et sa nature. 

 

Alors, repenser la vie du littoral semble participer d’une illusion collective : le soleil se lèvera toujours pour nous.

 

​

Frères humains, qui après nous vivez,

N’ayez les cœurs contre nous endurcis,

Car, si pitié de nous pauvres avez,

Dieu en aura plus tôt de vous mercis. 

 

Extrait de « Ballade des pendus » de François VILLON